Ultra trace de saint Jacques

Ultra trace de Saint Jacques
Du 20 avril au 1er mai 2011
(740 km – 19000m D+)


Etape 1 : Le puy en velay Saint Privat d’Allier (23,5 km – 733m D+)

Etape de mise en jambe, quelques coureurs pas habitués au balisage du GR se sont perdus. Du vent, du soleil, les paysages sont beaux, les villages sont en pierre de lave…

Etape 2 : Saint Privat d’Allier Aumont-Aubrac (66 km – 2174m D+)

Etape venteuse et chaude dans l’après-midi, j’ai fait le « Yoyo » avec Gégé et terminé en solitaire. Je suis rassurée j’ai du temps devant moi avant le fameux« cut-off », c’est essentiel pour « buller ». Aujourd’hui Régina et Isabelle se sont égarées, elles ont fait 70 km. Quant à Monique elle aussi égarée à plus de 20 km, elle a été ramené en voiture sur le parcours. Un jury a statué, comme toutes les fois ou il y a eu des erreurs de parcours, je trouve cela très bien. J’ai eu droit plus tard moi aussi a faire partie du jury.

Etape 3 : Aumont-Aubrac  Espalion (63 km – 1675 m D+)

Superbe paysage de l’Aubrac, des cailloux, des petits et surtout des gros, venus là on ne sait pas comment, c’est très particulier et des champs entiers de Jonquilles. Pas mal de vent au col, la descente est rude dans des « Drailles », j’ai pu sentir mes courbatures aux cuisses et la naissance d’une petite ampoule. Des amis sont venus m’encourager et faire les derniers kilomètres avec moi.

Etape 4 : EspalionLivinhac le haut (69 km -2274 m D+)

Très longue journée, quelques gouttes de pluie, pas assez pour nous mouiller. Nous passons par Conques, haut lieu de la chrétienté. Nous dépassons beaucoup de pèlerins, quelques fois nous leur expliquons notre course. Certains ne comprennent pas que nous n’ayons pas de sac à dos comme eux.
Avec Gégé on se perd, l’étape n’était pas assez longue, on en rajoute un peu, avec bonne humeur. En traversant la route en bas de Conques, je ne peux que penser à la Transe Gaule qui passe par là. Nicole est là, fidèle au poste, au ravitaillement quatre.
Nous avons passé 3 départements. Aujourd’hui pas d’abandon. J’ai trouvé les 20 derniers kilomètres sur route très longs, Gégé était devant plus rapide que moi.
Jean-louis m’a accompagné sur la fin, c’est bon pour le moral.


Etape 5 : Livinhac le haut Cajarc (54 km- 1327 m D+)

Jour de Pâques, mais pas de repos pour nous, même si l’étape est courte.
Je me suis perdue deux fois avec Gégé, par inattention en discutant. A priori les ¾ des coureurs se sont trompés sur cette étape. Le relief change, il est plus minéral.



Etape 6 : Cajarc La Rozière ( 64 km – 1324 m D+)

Gégé et moi nous avons pris la décision de ne plus courir ensemble, on divorce, ça en fait rire certains. Donc j’ai couru seule, le parcours est plutôt roulant. J’ai découvert Cahors, qui est une très belle ville. Je me suis perdue au dessus du « passage sportif », pas trop de kilomètres en plus, mais 15 ‘ de perdues. On ne pourra pas dire que c’est la faute aux bavardages, mais plutôt à la fatigue en fin d’étape.


Etape 7: La Rozière Moissac (64 km- 2174m D+)

Une succession de bosses, la végétation est plus rare, des champs de lin d’un superbe bleu, de la vigne et des arbres fruitiers. Ce matin sur la première partie du parcours, nous avons transporté de la boue sous nos chaussures, c’était de la terre glaise arrosée par un orage. Il fait chaud et les pieds chauffent. Près de Moissac je repère des cerises mures, je traverse la route pour voir si je n’ai pas rêvé.

Etape 8: Moissac La Romieu (68 km – 1352 m D+)

Le GR est parallèle à la route et passe par des champs, les appuis sont difficiles, il y a des trous. Les villages du Gers sont superbes, notamment Saint Antoine, beaucoup de roses dans les jardins. C’est très vallonné, moins de forêts, plus de champs. Quelques pèlerins au courant de notre course, nous encouragent, je fais de même, ils ont de gros sacs à dos.
Journée très chaude. Une arrivée très chaleureuse, sous les acclamations des anciens du village.

Etape 9: La Romieu Nogaro (64 km -1132 m D+)

Encore une journée chaude, le matin au départ (6h)il fait un peu frais. Nous avons pris l’habitude de rester le 1er groupe ensemble (les plus lents), pendant qu’il fait nuit, afin de ne pas rater le balisage. Généralement nous nous séparons au premier ravitaillement. Le 2ème groupe part une heure plus tard (les plus rapides). Ces derniers me doublent tous les jours, Carmen, puis Jean-Jacques qui s’amuse à nous surprendre, les trois Mousquetaires, Marc, Maurice et Lionel, là j’ai droit à une bise de chacun, et les autres….
Heureusement qu’ils sont là nos ravitailleurs, Daniel, Yvon, Magali, Jean-Luc …..Je sais que je vais y trouver un accueil chaleureux. En fait j’avance de ravitaillement en ravitaillement et je ne pense pas à l’étape complète, c’est bon pour le moral.
Aujourd’hui Régina c’est un peu égarée et ça n’est pas bon pour le moral.
Le genou gauche me fait mal, surtout dans les descentes, mais j’alterne marche et course.
J’aime moins le paysage, mais les maisons avec colombages sont belles.
Hélène une bénévole, a fait quelques kilomètres avec moi, du fait je n’ai pas vu les derniers kilomètres.

Etape 10: Nogaro Arzacq Arraziquet (60 km -900m D+)

Aujourd’hui pas d’étape en solitaire, je suis restée avec Frédéric et Christophe. C’est roulant. Nous avons eu droit à des cours d’histoire et de généalogie, j’ai décroché au cours de physique. La journée a passé dans la joie et la bonne humeur. Le genou ne m’a pas embêté .Les pèlerins ont vu passer trois joyeux lurons. Le paysage est plus plat, mais je sais que je vais bientôt voir les Pyrénées.


Etape 11 : Arzacq Arraziquet  Navarrenx (61 km – 1330 m D+)

Je suis restée avec Frédéric, Christophe et Monique, les Pyrénées sont en vue, c’est plus vallonné, quelques belles relances, que j’appelle aussi « coup de cul » ou « bavante », cette dernière étant plus longue. La fin fût un peu dure, la douleur au genou est revenue et 2 boules sur les deux côtés du pied me font mal. Demain je mettrai mes vieilles chaussures, elles ont bien 4000 km et la semelle est râpée, mais se sont de vraies pantoufles.


Etape 12 : Navarrenx  Saint Jean pied de port (61 km – 1638 m D+)

Notre petit groupe part au ralenti pour cette dernière étape, ça ressemble plus à un départ de balade. Nous sommes heureux et restons longtemps ensemble.
Les bosses s’enchainent, c’est le pays basque, les maisons sont blanches aux volets, soit rouges, soit verts. Rencontre avec quelques chiens agressifs, que l’on fait fuir en étant plus agressif qu’eux. Ma fin de parcours est plus difficile les pieds chauffent, je me dis que je vais finir seule et tranquillement. Mais Christophe reste avec moi, ainsi que Frédéric et Monique, ils ont ralenti. Derrière pas loin y a Francis et Régina, ils finiront ensemble.
L’arrivée est à la porte de la citadelle, c’est une montée que l’on fait avec plaisir, je n’ai plus de douleurs. Ils sont tous là, organisation, bénévoles et les premiers coureurs pour nous accueillir.
La cérémonie c’est le soir au restaurant, nous avons une polaire et un trophée.
Une course exceptionnelle et originale, à ne pas mettre entre tous les pieds !

MJSimons

"A ne pas mettre entre tous les pieds" ...oui c'est sûr!!
Bon moi c'est juste un problème de vacances à prendre

IMPRESSIONNANT de voir comment tu enchaînes les étapes de plus de 60kms par jour même en étant blessée

Bravo pour cet énorme défi relevé de main (ou plutôt de pied de maître!

Chapeau

Je me suis permis un article sur mon blog (si tu es d'accord bien sûr

http://calimero13990.rmc.fr/643489/Recit-de-l-Ultra-Trace-de-St-Jacques-de-Compostelle-par-MJ-SIMONS/

C'est carrément énorme, bravo !

Merci!
Ok pour ton blog Philippe.
Ce n'est pas si énorme que ça si l'on se place avec les autres ultra runners.
Serge Girard qui fait 27000 km en un an et les autres..... C'est une autre façon de courir, beaucoup plus lente.

Quel est ton prochain défi maintenant?

Toujours pas d'espoir de revoir le Marathon des Sources de La Creuse un jour

Les 6 jours d'Antibes du 4 au 11 juin, avec un objectif de 100 bornes par jour, ça va être dur!
Et toi Boston, je n'ai pas trouvé sur ton blog et tes projets?
Non plus de marathon pour le moment, il aurait fallu que j'ai de l'aide et le club les moyens pour faire de la pub. Dommage tout de même, je fais souvent le parcours en entraînement, je le trouve toujours aussi beau, enfin faut aimer le paysages sauvages et les côtes...

Joli défi en perspective

J'ai fait plusieurs articles sur BOSTON sur mon blog dont 4 vidéos, je te mettrais les liens ce soir!

Pour le Marathon, c'est vraiment triste et çà me fais toujours autant de peine de l'avoir vu disparaître surtout après la grande édition de 2009!